jeudi 5 août 2010

Minolta Autocord CDS-III

Bonjour bonjour, NON je ne vous ai pas oubliés !

... et merci à ceux qui m'écrivent et visitent mon blog même quand je laisse passer plus d'1 mois sans rien poster.


Aujourd'hui j'ai décidé de vous parler d'un TLR (Twin Lens Reflex) fabriqué par Minolta au Japon dans les années 1960 pour concurrencer le Rolleiflex : j'ai nommé l'Autocord. Et plus particulièrement le modèle qui constitue son apogée : le Minolta Autocord CDS-III.



© Stefan K0n@th, précédent propriétaire de mon Autocord


« Pour résumer, j'ai découvert que l'Autocord
a une meilleure optique, une mise au point plus facile,
et une ergonomie beaucoup plus logique que n'importe quel autre TLR. »
Dante Stella, dantestella.com




Vous me connaissez : plus qu'une présentation technique en bonne et due forme, moi ce qui m'intéresse c'est de vous présenter les atouts et bizarreries éventuelles de l'appareil et de laisser parler les images... et c'est d'ailleurs ce que je vais commencer par faire :

(photos retirées)



Prise en main
L'Autocord est légèrement plus compact et franchement plus léger que le Rolleiflex. Il semble bien construit et la finition est très belle.

Mise au point
Le système de mise au point est original : au lieu d'un "bouton" sur le côté gauche comme le Rollei, l'Autocord dispose d'un levier qui bascule de gauche à droite sous le bloc optique. Une habitude à prendre, mais la mise au point est rapide et précise.

Cellule
Plusieurs modèles d'Autocord CDS existent. Comme leur nom l'indique, ils embarquent une cellule CDS dont la lecture se fait sur le bouton du côté gauche. Minolta a produit quelques cellules dont la fiabilité est réputée, alors si celle-ci est bien étalonnée, aucun problème pour s'y fier. Elle fonctionne avec une pile et l'on peut sélectionner trois positions : OFF, H (high light) ou L (low light).

Optique
Opticien de longue date, Minolta a surtout fait sa réputation sur la qualité de ses objectifs. Et le Rokkor 75mm f/3.5 qui équipe tous les Autocord ne déroge pas à la règle : il est excellent, tant en couleurs qu'en NB. Très piqué, contrasté et donnant une belle zone de flou. La qualité optique du Rokkor place l'Autocord au niveau de mon Rollei 2.8E2, voire au-delà. Le reste est une affaire de goût : pour ma part j'apprécie la richesse des détails que produit le Rokkor, mais pour réaliser des portraits à f/5.6, je préfère le Planar du Rollei et son flou par "touches de peinture".
Le Planar me semble optimal à f/5.6 et f/8, et devient à mon sens assez quelconque à f/11 et au-delà. Au contraire, le Rokkor me semble déjà excellent à f/5.6 ou f/8 avec un flou régulier, et devient une fois fermé à f/11 ou f/16 plus net que le Planar.
Est-ce une formule Tessar ? On le dit. Tous les modèles en bénéficient, contrairement aux Rolleiflex qui proposaient des Xenar/Tessar à f/3.5 en entrée de gamme et des Planar/Xenotar à f/3.5 ou f/2.8 en haut de gamme. Xenar et Xenotar fabriqués par Schneider-Kreuznach, Tessar et Planar par Carl Zeiss. Chez Minolta, c'est Rokkor 75mm f/3.5 pour tout le monde, et c'est une excellente optique. Seul l'obturateur change de marque en fonction de l'époque de production et du modèle : Optiper, Seikosha, Citizen.



(photos retirées)


Visée
Les deux appareils, coup de bol, prennent des verres de visée quasiment de même taille. Attention, les verres de visée des Rollei à viseurs détachables (sans vis) sont plus grands, et je ne connais pas la taille des verres des autres modèles d'Autocord. L'objectif de visée ouvre à f/3.2 comme sur un... Rolleicord et contrairement aux Rolleiflex, sur lesquels l'objectif de visée ouvre à f/2.8.

Fiabilité
Ce qui fait la différence entre les deux boîtiers, outre le prix et le prestige de la marque, c'est la solidité et l'espérance de vie des pièces qui le composent. Depuis quelques mois que j'utilise l'Autocord, je viens de casser pour la troisième fois le mécanisme levier d'armement / déclencheur. Mon boîtier est déjà passé deux fois en réparation. Le Rolleiflex ? C'est mon principal boîtier depuis plus de 2 ans, il a 20 ans de plus que l'Autocord et je ne l'ai jamais fait réviser... Mon Minolta Autocord, à ce jour, m'a coûté davantage en réparation qu'au prix d'achat. Et ça ne semble pas être terminé... Mais allez savoir : mon exemplaire a peut-être mal vieilli, et d'autres utilisateurs vous diront qu'ils n'ont jamais eu de mauvaise surprise avec leur Autocord.

Ma conclusion
Si vous cherchez un boîtier TLR mieux conçu et mieux fini qu'un Yashica, mais bien moins cher qu'un Rollei, vous devriez envisager sérieusement le Minolta Autocord.


Liens
Chronologie des Minolta Autocord
Apologie de l'Autocord par le grand Dante Stella