lundi 31 mai 2010

Letter to George

If you're an amateur photographer and you can read english, just read this :
Letter to George by Mike Johnston.
And come back here to tell us what step you're at.

jeudi 27 mai 2010

Reala, réalités d'hier

Je vous ai déjà raconté comment j'ai pris plaisir à prendre des photos grâce à un compact autofocus, l'Olympus Mju: II. Après l'avoir utilisé abondamment entre 1998 et 2000, je me suis offert en 2000 mon premier reflex : un Canon 500N, boîtier grand public vendu avec deux culs de bouteilles 28-80mm et 80-200mm. Au bout de 6 mois à peine, alors que je fréquentais un magasin d'occasion photo rue Jean Jaurès à Brest, j'ai troqué mes deux zooms contre un 50mm f/1.8, puis plus tard j'ai troqué l'ensemble contre un vieil OM-10 muni d'un 50mm f/1.4.

C'est cet ensemble, malheureusement en mauvais état de fonctionnement, que j'ai trimballé à Venise à l'été 2002, chargé de Reala...








En décembre 2003 et janvier 2004, j'ai participé à la création d'une pièce de théâtre en tant qu'assistant à la mise en scène. En fait, mon boulot se résumait à acquérir une connaissance livresque complète de l'auteur, ainsi qu'à être présent à chaque moment des répétitions.

Assis à tous les rangs de fauteuils en velours rouge, je m'ennuyais bien souvent... et j'avais dans la poche mon deuxième Mju: II (celui que j'utilise encore) chargé de Reala.











Récemment, Kirk Tuck a publié un énième billet génial sur son blog dédié à la photo. Il y explique pour résumer qu'en acquérant une technique et des exigences d'expert, nous finissons par substituer à la réalité des choses que nous photographions une réalité technique basée sur des critères techniques (la netteté, le flou d'arrière plan, la règle des trois tiers, l'exposition, le
modeling, etc). Nous nous éloignons donc progressivement de ce qui a au départ attiré notre œil et notre inconscient, cette part de réalité à peine palpable et si difficile à restituer lorsqu'on réfléchit trop avant de déclencher.

De là, Kirk Tuck développe une mise en perspective intéressante : la mode des appareils
cheap viendrait, pense-t-il, en réaction à cette recherche du geste photographique spontané et sans possibilité de complication technique : votre œil aperçoit quelque chose, clic ! aussitôt c'est dans la boîte. Mais en fait, avons-nous besoin de dégrader la qualité de notre matériel pour préserver notre réactivité au réel ? Sans doute pas.

Ce qu'il faut, c'est que la passion pour l'équipement matériel ne soit pas un obstacle, mais une multiplicité de moyens pour accéder au même résultat : préserver le regard que nous portons sur les choses, même lorsque nous n'avons aucun appareil devant les yeux. Parce que la qualité d'une photo n'est pas dans le sujet, mais dans le regard qui se porte sur le sujet. Il s'agit de restituer une part de réalité subjective.

Ces derniers temps, je ne développais plus mes pellicules, persuadé de ne faire rien de bon. Et puis petit à petit, j'ai commencé à me promener dans mes archives, de plus en plus loin... et j'ai trouvé des images que j'aimais. Des images que j'avais saisies spontanément, à une époque où je ne connaissais strictement rien à la technique photo. J'aime les images ci-dessus, qui ne sont en rien parfaites ou exemplaires. Elles expriment une part de réalité subjective saisie à deux moments distincts de mon existence. Cette réalité subjective se poursuit forcément aujourd'hui dans le regard que je porte sur mes sujets photographiques. Alors pourquoi tout arrêter, alors que tout continue ?


Les sujets sont là, inépuisables, à la portée d'un regard.