Il n'y a pourtant, comme on dit, « rien à voir »... et moi qui croyais encore récemment avoir des choses à écrire, je m'aperçois qu'en ce moment il n'y a « rien à dire » non plus. Je suis dans un état comme abasourdi. Je pense au travail un peu malgré moi. Je me force à développer, à scanner. Je me sens las comme une grosse fatigue, les yeux qui piquent.
Je vois trop d'images, la plupart me paraissent sans intérêt. J'achète des livres de photos par wagons entiers : Sieff, Boubat, Larrain, Hersant, Gardin, Dieuzaide. Je ne retiens que les poètes, ceux qui explorent le gris. Les autres me distraient un instant puis...
Je ne me sens pas calme. Inerte. Ou agité. J'ai bien le droit d'écrire ce que je veux, de photographier comme je sens. Il y a une langue ou prendre et donner, c'est le même mot.